[LYON] OctoGône - 01/10/2016

Green Leader a écrit:
-Défiance, à la poubelle. 5pts de gachés, je m'en souviens jamais !
-Hangar agrandi + Raymus = 1 de trop, j'ai rarement 6 chasseurs à activer en + de la mark B
-Il manque les ECM sur la Mark II. à 100 pts le bestiau, être privé de son brace, c'est moche :/ .

Donc depuis ce printemps je me suis mis à Star Wars Armada (SWA) car, ayant arrêté W40K pour diverses raisons, il me fallait un jeu de figurines pour combler mon manque affectif dans ce domaine.

J'ai retrouvé dans SWA ce que j'avais perdu à W40K : le jeu.

En effet, lorsque l'on s’investit dans le hobby on se rend compte très rapidement que la communauté se durci et que les parties amusantes des premiers temps se changent rapidement en affrontements plus sérieux au fur et à mesure que l'on s'oblige à performer pour demeurer au niveau de nos plus proches camarades de jeu. Tout cela parce que se faire ravager à chaque partie ne reste pas très fun bien longtemps.

Le problème de W40K ce n'est pas tant la peinture puisque en fin de compte tout le monde s'en fout. Le principe c'est de jouer à un jeu de hasard où on lance des dés point. Les figurines ne sont devenues, avec le temps, qu'un simple prétexte.

C'est cela même qui, à mon sens, constitue la différence fondamentale avec SWA qui lui (et à contrario de W40K) est un jeu figurines avec des dés et pas l'inverse.
Du coup à SWA la dimension de hasard se voit estompée en faveur de l'aspect jeu puisque ce ne sont pas les résultats des brouettes de dés qui seront déterminants (l'intérêt de W40K ne résidant plus que dans l'optimisation statistique des profils ou de combinaisons générant le plus de dés le plus vite possible).

À SWA l'intérêt réside dans la combinaison de profils et de capacités entrant en interaction complète avec l'environnement et son adversaire. Faire une liste spécialisée orientée sur un unique aspect du gameplay ouvrira immanquablement des portes à son adversaire. On ne peut pas jouer de profils aux statistiques imbuvables car l'équilibre repose sur trop de variables et la limite en points d'armée impose une réflexion et donc un choix lors de l'élaboration de la liste. Là où W40K propose de réaliser des listes bouchant les trous laissés par les profils incontournables de chaque armée, SWA offre une qualité quantitative de références pour chaque camp. Une liste "forte" ne pourra pas l'être contre tout.

Au nombre de deux (ce qui limite certes la variété mais assure en contrepartie un relatif équilibre), le jeu propose d'opposer l'Empire et la Rébellion autour de vaisseaux capitaux (petits, moyens, gros et flottilles) et d'escadrons de chasseurs.
Toute la mécanique de jeu s'articule sur le positionnement et l'anticipation de nos actions et celles de notre adversaire car l'inertie dans l'espace se traduit par une programmation à rebours de ce que va faire telle ou telle unité ainsi que par un ordre d'action spécifique inversant phase de tir et phase de mouvement.
C'est la différence fondamentale avec W40K où l'habitude d'avoir à réagir à posteriori aux faits de jeu concentre très logiquement l'action et le résultat d'une partie autour des jets de dés et non plus sur la tactique employée par l'un ou l'autre des joueurs.
Techniquement, le principe de liste "clef dans le dos" à SWA n'existe pas là où à W40K nous avons une à deux listes qui marchent puis les autres pour chaque faction jouable (si tant est qu'une faction ait la moindre liste jouable).

C'est cela qui m'a séduit lorsque j'ai testé SWA et c'est ce qui m'a conduit à me procurer l'ensemble des figurines et extensions éditées à ce jour. Au-delà de l'univers Star Wars qui, je le crois, parle à chacun des geeks d'entre-nous, c'est bel et bien la mécanique de jeu et l'étendue des possibles qui me permet de dire sans détours qu'il s'agit là d'un jeu parmi les meilleurs de ces dernières années.
Pour la petite histoire, sur le marché nord américain (qui constitue le baromètre du secteur au niveau mondial) les trois jeux les plus joués sont les suivants : W40K, X-Wing… et SWA !

Après une petite partie d'initiation promptement encadrée par Mr G. à Toulouse un soir de semaine, je ne manquais pas de renouveler l’expérience pour enfin m'inscrire à mon premier tournoi.
M'étant fait très justement Patrackisé par notre champion lors de la première ronde, j’enchaînais les parties avec la bonne surprise de ne pas finir fanny.
Une très bonne expérience durant laquelle conseils et astuces me furent prodigués de la plus sincère des manières dans un esprit bon enfant.

Quelques parties plus tard, je prenais mon courage à deux mains en m'inscrivant au régionnal Midi-Pyrénées pour secrètement y tester les espoirs que j'avais d'y trouver des gens partageant ma vision du jeu. On croise de tout en tournoi et les différentes listes orientées ou non ne survivent pas au contact du terrain.
J'y ai eu la surprise d'y rencontrer des gens volontaires et désireux de partager leur passion. Car malgré l'enjeu (un bye pour le national), le plaisir de jouer fut le plus fort.
Ma liste Impériale consistait en trois vaisseaux : un ISD (le destroyer triangulaire des films) appuyé par deux plus petits accompagnés d'une chasse minimaliste).
Première partie contre un Rebelle qui se joua à très peu de points et que je gagne à l'objectif.
La seconde partie se joue lorsqu'un vaisseau adverse sort de la table (mauvais placement plus effet de flotte).
La dernière partie je la perds uniquement sur la liste adverse (meilleure compo) mais sans pourtant me faire "rouler dessus" comme on dit à W40K.
Ce fut donc une surprise pour moi de finir second du tournoi.
Le plaisir a été au rendez-vous car à chaque fois les parties furent serrées et intéressantes à jouer puisque impossible de déterminer qui de moi ou de mon adversaire aurait l’ascendant avant les tous derniers tours de jeu.

Galvanisé par cette journée, je m'inscrivis au National qui, avec chance, se déroulait à Toulouse cette année. Pas dans une obscure salle associative sentant la pisse et au parking de quartier éloigné, non : rien de moins que dans une convention rassemblant stands, revendeurs, démos et tournois de SWA, X-Wing et Assaut sur l'Empire. C'est au milieu d'Italiens, Parisiens, Suisses, Lyonnais, Espagnols et autres que les podiums devaient se jouer.
Je viens avec plus ou moins la même liste qu'au régional l'ayant juste adaptée au niveau de la chasse.
La première partie contre un Varois sera une défaite du fait d'erreurs de placement et de la fatigue accumulée durant la semaine.
Plusieurs cafés plus tard, ce sera une victoire écrasante dans une partie fratricide contre un joueur Parisien.
La dernière ronde m'opposera à un Espagnol dans une partie qui se jouera en anglais et où je l'emporte finalement grâce à ma récente expérience de jeu.
C'est avec encore plus de surprise que l'on m'annonce que j'ai fini troisième !
Une bien belle journée passée autour d'une passion commune avec des personnalités cosmopolites venues de partout. Pour la petite histoire le gagnant du national d'X-Wing est un joueur Roumain originaire des États-Unis et habitant en Espagne…

En suivant, des parties s'organisent à la maison avec des Toulousains faisant le déplacement et préparant la convention Octogône de Lyon. Nous décidons de nous y rendre afin d'y retrouver nos connaissances du national et partager un weekend avec eux ayant finalement juste SWA pour excuse.
L'intérêt de la démarche n'étant pas seulement de jouer et de performer mais surtout de participer à cette grande convention très connue dans le milieu.
Octogône c'est plusieurs centaines de bénévoles, d'exposants, de créateurs, d'écrivains, de rôlistes, de testeurs, de joueurs et de stands non stop du vendredi 18 heures au dimanche 18 heures. Même si la finalité c'est de proposer à chacun des jeux de sociétés, plusieurs tournois de cartes, figurines, étaient organisés durant cette convention.

Un food-truck, une partie de Rébellion et quatre heures de sommeil plus tard, la première partie commence. J'abandonne au troisième tour épuisé que je le suis. Mettant à profit le temps pour récupérer et faire le tour du salon, j'enchaîne la seconde partie contre notre hôte du weekend qui m'arrache la victoire. Je remporterai la troisième partie contre un autre émigré de la côte d'Azur.
Le soir nous nous retrouvons tous dans un bouchon Lyonnais du centre ville. Un os à moelle, une cervelle sauce madère et un demi Saint Marcelin plus tard (nous tairons la qualité/quantité de Côte du Rhône consommée), nous terminons la soirée autour d'un AoE III noyé à la bière, au vin de noix et à l'arquebuse.
Un weekend de folie s'il en est et d'heureuses rencontres avec des gens qu'ils sont bien !

Bref, en vingt ans de W40K je n'avais plus éprouvé ce genre de satisfaction depuis la fin de la V2 et l'époque émouvante des années 90 et de mes années lycée.

L'intérêt de SWA ne réside pourtant pas que dans son système de jeu et les gens biens qui gravitent autour. L'investissement requis pour jouer est également symptomatique de l'attitude que j'ai vis à vis de ce jeu : pour un investissement moindre on a accès à l'essentiel des mécaniques et possibles tout en conservant une polyvalence rare. Le fait de fixer les figurines comme base en leur rajoutant des cartes pour symboliser leurs spécificités permet pour un même investissement de profiter d'un large panel de variantes de jeu. La mécanique n'est certes pas unique et d'autres franchises en usent cependant nous ne parlerons pas ici des raisons d'échelle qui m'ont fait préférer SWA.
Mais ce qui tranche diamétralement avec les jeux de figurines en général c'est le timing de l'action et la résolution de ces dernières : 1 seul jet de dés sur lequel on capitalise ses efforts (cartes d'améliorations, défenses, effets divers) alors que pour W40K par exemple il en faut trois (sans compter les relances). De fait, le jeu s'en trouve fluidifié et l'on se concentre dès lors sur ses actions et celles de sont adversaire sans plus se contenter d'opposer un volume statistique à un autre dans le secret espoir que la chance soit de notre côté.

Je n'ai encore jamais foncièrement perdu ou gagné de partie de SWA à la chance. Chaque résultat fut le fruit d'erreurs d'un côté ou de l'autre de la table. Chaque victoire ou défaite s'est jouée sur des choix tactiques payants ou non.
À mon sens c'est ça le fondement même d'un jeu. Car jouer c'est développer son intelligence, son jugement, son imagination, sa créativité, son sens de l'organisation dans un esprit d'amusement et de convivialité.
Voilà ce que je suis venu chercher en jouant à SWA et voilà ce que j'y ai trouvé.